Sans commissions
Créer une commission c’est créer un espace de pouvoir. C’est donc créer des enjeux et des tensions. C’est créer des procédures pour arriver à cet espace de pouvoir, d’en retirer quelqu’un, de contrer sa décision, etc. Créer une commission c’est surtout créer la privation du pouvoir : c’est retirer aux autres membres la capacité d’agir sur le domaine concerné et la limiter aux membres de la commission. Cela pourrait être envisageable pour des domaines critiques, mais dans une épicerie aucun ne l’est ainsi rien (à part la peur ou la volonté de contrôle) ne justifie en pratique leur mise en place.
Un exemple : lors du premier confinement des épiceries participatives organisés autour de commissions ont été fermées sur décision d’une commissions (par exemple « hygiène et sécurité »), soit par 4-5 membres sur 100 à 300, renvoyant leurs membres vers les supermarchés bondés, vidés, où les risques sanitaires étaient surement plus élevés. Dans le même temps les épiceries libres laissaient la question dans les mains des membres : ceux qui ne souhaitaient plus venir ne venaient plus, ceux qui souhaitaient mettre en place des dispositions (gel, affiches, etc) le faisaient, ceux qui ont voulu proposer différents services l’ont fait. Résultat : des épiceries qui ont fonctionné plus fort que le reste du temps, un stock sans rupture et aucune tension.